La fatigue quand on est en reconversion
J’en avais un peu parlé sur Twitter, et le retentissement était assez énorme, à ma grande surprise ! J’ai réalisé qu’on n’en parlait pas assez, ou du moins, on ne se doute pas à quel point se remettre dans le chemin de l’apprentissage est épuisant !
La formation courte de 3 mois m’avait déjà mise sur les rotules. Il s’est passé un mois (de recherches d’entreprise) entre la fin de ma formation courte, et le début de mon alternance. Un mois où j’ai couru partout pour activer toutes mes ressources, afin de trouver l’entreprise qui m’accueillerait au moins les 16 mois qui suivent. Je ne sais toujours pas à ce jour comment je tenais encore debout, tellement la fatigue me terrassait !
Les 16 mois d’alternance ont également été assez prenants, notamment parce qu’il fallait connaître les codes (ha ha) de la nouvelle entreprise, mais aussi assurer durant les jours de cours, et en dehors, afin de réaliser non pas un mais deux dossiers pour la soutenance finale ! Et encore, je ne compte pas les choses à produire pour l’oral : les résumés, sommaire, et autres slides… Bref, ces 16 mois ont également été crevant, forçant mon corps à refuser de tomber malade (APRES l’oral, ok ?!). Il a fallu que 2 jours passent après la soutenance pour que je me chope le rhume des enfers ^^'
Encore un bon mois de recherche pour enfin arriver chez Pix, ma merveilleuse boîte, et là, les gens, je vous jure : tellement d’infos à accumuler, tant du point de vue technique que purement métier (comment ça fonctionne, quelle équipe s’occupe de quoi ? Comment le pôle Engineering est-il morcelé ? Etc.), que chaque après-midi, aux alentours de 15h30, je luttais pour garder les yeux ouverts ! Véridique. Plusieurs semaines d’affilée comme ça, je me suis demandée ce qui se passait chez moi, est-ce que j’étais si nulle que j’arrivais même pas à tenir une journée de taf entière ?
Spoiler : Non, c’est normal !
C’est normal !
Oui, vous l’avez vu écrit dans le spoiler, mais je le redirais souvent : c’est NOR-MAL ! Oui, on ingurgite beaucoup d’informations. On fait même de son mieux pour en retenir le maximum, histoire de faire bonne impression (ben oui, on est junior, on est en période d’essai, faut montrer qu’on en veut !), mais devinez quoi : Même si la fonction première du cerveau est d’apprendre, (on appelle ça la plasticité cérébrale), on a aussi une capacité limitée à rester concentrer, même quand on est pas accro aux réseaux sociaux :D, là les sources sont variables mais très clairement, il en ressort qu’on ne peut pas passer une journée complète à rester concentré sans perdre le fil, se disperser ou relâcher simplement l’attention.
On fait comment alors ?
Alors, avec tout ça, on a dit les choses, c’est bien, mais on fait comment ?
Il va falloir une certaine discipline pour éviter de sombrer dans un burn-out à trop vouloir apprendre. C’est comme tout. Il y a des astuces (en dehors des soucis d’insomnies ou de maladies qui empêcheraient de bien se reposer, là, c’est un avis médical qu’il faudrait :)) qui permettent de relâcher la pression.
Les mini-pauses
On a tendance à les négliger, mais je vous jure, sur la foi de mon expérience et de celle de milliers de dev' juniors ou aguerris, une petite pause de 10 minutes suffit parfois à libérer l’esprit (et souvent à résoudre un bug) : aller se faire un café/thé, caresser son animal de compagnie, faire un petit pipi, scroller sans but sur le net, whatever, ces moments de liberté du cerveau sont hyper importants pour 1/ aider à relativiser les problèmes de développement et 2/ laisser souffler son cerveau avant de repartir sur de la concentration pure.
En soirée
On a tendance à avoir envie de continuer à coder, soit pour revoir des notions vues dans la journée, soit pour avancer un projet perso. Ce n’est pas une mauvaise chose, mais ça ne doit pas non plus être une obligation. Coder 100% de votre temps libre ne fera pas forcément de vous des meilleurs dev ! J’ai passé plusieurs mois à développer en journée et ne pas toucher un ordi en soirée ni le week-end. Et je le vis très bien. Néanmoins, je sais qu’on a parfois cette passion dévorante qui nous pousse à quand même y aller, même si on est fatigué, parce que c’est quand même un projet super cool, allez, on va coder un peu. Ok. Mais alors, mettez vous une alarme à l’heure où il faut dîner, et surtout, …
DORMIIIIR !
Dormez ! Oui, oui, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire. Parfois, on rêve même de code, c’est pénible (ou amusant, ça dépend du type de rêve), ou alors on passe 3h à tourner dans le lit parce qu’on n’arrive pas à décrocher du dev' pro ou perso. N’empêche qu’une bonne hygiène mentale commence par ça. Peut-être n’avez vous besoin que de 4h de sommeil (je vous envie…), tant mieux, mais respectez ces 4h.
Ici, petit disclaimer : comme indiqué aussi sur le fil Twitter sur le même sujet, je ne cherche pas à donner de leçons, ici, mais à donner des clés, dans la mesure de mon humble expérience qui est sûrement différente pour tout un chacun. Je ne renie pas non plus les problèmes d’endormissement qu’on peut tous et toutes connaître à titre régulier ou sporadiques, il n’y a aucune injonction de ma part vous exhortant à faire ce que vous n’arrivez pas à faire pour cause de soucis autres que le problème de décrocher du code.
Voilà, donc, que ce soit un médoc (prescrit par un toubib, bien sûr), un lait chaud, une tisane, de la mélatonine, un livre, ce qui fonctionne chez vous pour faire dodo, usez-en. Votre cerveau profite de la nuit pour mieux “ranger” les connaissances fraîchement accumulées. On est plus efficace après une bonne nuit de sommeil (quand on peut en faire une !)
Les week-end et vacances
Là, vous me direz, rien que du classique, mais c’est pareil que pour les petites pauses : profitez de ces moments pour vous sortir la tête du code, des dossiers, du taf : respirez ! Peu importe votre activité de glande favorite (moi, j’aime beaucoup glander), pratiquez-la durant les week-end, jours fériés et jours de vacances auxquels vous avez droit.
Vous en avez le droit.
Je le redis.
VOUS. EN. AVEZ. LE. DROIT !
Voilà. Pour information, et si ça peut vous rassurer : cette période de fatigue ne dure qu’un temps… Ok, ça a duré environ 2 ans, pour moi, le temps de la reconversion et de comprendre ce qu’on fait dans ma boîte :D, mais une fois les acquis bien ancrés, ça devient plus “facile” de tenir une journée complète de taf ! Et faites confiance à la répétition des actions, gestes, types de code. A force, votre cerveau retient et de plus en plus facilement. Et donc aura de nouveau de la place pour continuer à apprendre de nouvelles choses :)