Specialiste en Quoi

T’es spécialiste en quoi, toi ?

Après un petit tour sur LinkedIn, j’ai repensé à une anecdote rigolote me concernant. Ma formation était essentiellement orientée PHP et back-end. J’ai adoré bossé en back-end et avec PHP que je trouvais plutôt facile. Une fois le framework Laravel découvert, c’était encore plus facile ! JavaScript a aussi fait parti de ma formation, mais je le trouvais trop verbeux. Obligée d’aller pointer une classe ou un id pour récupérer un truc spécifique dans le html, pour ensuite lui demander de coller une classe si la fonction associée renvoie un vrai ou faux. C’était trop … trop.

Et puis, ne pas réussir à voir d’erreur quand manifestement le code ne marche pas puisqu’il affiche une page blanche, grrr, c’était frustrant, surtout quand on connait la limpidité des erreurs PHP toujours affichées, claires et descriptives. Il y a sûrement des contre-exemples, mais j’ai appris à lire les erreurs PHP, et je m’en suis toujours sortie.

const form = document.getElementById("my-form");

form.addEventListener("submit", onFormSubmit);

function onFormSubmit(event) {
  event.preventDefault();
  const data = new FormData(event.target);
  const name = data.get("name");
  const email = data.get("email");
  console.log(`Name: ${name}, Email: ${email}`);
}
/* exemple récupéré sur le site
https://matiashernandez.dev/blog/post/handling-forms-with-vanilla-javascript */

J’ai ensuite dû subir React (et en TypeScript !), que je trouvais encore pire et plus incompréhensible.

A contrario, on m’a fait découvrir Java pour créer mon propre éditeur de MarkDown, mon propre navigateur ainsi que mon propre Paint (le tout en version simplifiée, et avec JavaFX), et j’ai trouvé cette initiation vraiment chouette. J’aimais le côté déclaratif et cerné (à fort typage) du langage. Et puis, de voir toutes les manips à indiquer dans notre programme pour réussir à, par exemple, mettre un mot en italique, c’est un peu comme ça que j’ai commencé à plonger dans le code il y a fort fort longtemps (avec du C), alors c’était satisfaisant d’enfin réussir à faire quelque chose de concret grâce à tout ce que j’avais appris en théorie il y a longtemps. (C’était l’époque où OCR s’appelait encore Le Site du Zéro, l’époque où j’achetais encore des livres sur le C).

Il semblait évident, après ces expériences, et avec discussions avec certains profs, que j’allais m’orienter vers du back-end, PHP ou Java (ou même C#, pourquoi pas).

Et pourtant…

Et pourtant, je gardais à l’esprit que j’étais encore débutante, que je restais ouverte à tout, même à JavaScript, même au front, parce qu’après tout, j’avais peut-être pas assez fait mes armes là-dessus, tout simplement. Du code, ça reste du code.

Alors, en postulant, je gardais bien ça en tête. J’ai postulé pour des postes indifférente au langage (J’ai postulé pour du VueJS, du Symfony, du Laravel, du Go, et du Java), indifférente au choix back ou front. Et, comme vous le savez déjà, j’ai fini par trouver un joli CDI avec un poste fullstack (bien qu’essentiellement front) et pur JavaScript ! Le langage que je détestais ! (Ou du moins, que je trollais allègrement).

Fort heureusement, ce n’est pas avec React que je travaille (oui, je déteste toujours React, par contre :D), mais avec VueJS, ou du JS Vanilla, ou parfois avec Ember ou Hapi/NodeJS. Il n’empêche que grâce à ça, j’ai bien progressé en JS, en Vue et en CSS pur, accessibilité comprise.

C’est quoi la morale dans tout ça ?

Loin de moi l’idée de vouloir faire la morale, on a tous nos coups de coeur, nos spécialités, et nos envies et il serait dommage de passer à côté de ce qui nous plaît (surtout quand on est reconvertis, il ne faudrait pas avoir fait tout ce chemin pour rien…) mais je trouve important de rappeler qu’on ne nous apprend pas un (ou 2 ou 5) langage(s), mais bien une façon de penser, de chercher, afin de pouvoir réaliser un objectif, peu importe le langage !

Malgré tout, on va rappeler la base : le langage n’est qu’un outil. Et à mon avis, se limiter à un seul langage vous limite aussi dans vos recherches de poste.

Alors, oui, évidemment, tout ceci fonctionne lorsque nos recruteurs sont assez intelligents pour voir plus loin qu’un bête exercice chez codingame, ou qu’un éternel exercice d’algo au tableau, sans aide de Google… Une ou un recruteur doit être capable de voir le potentiel et non l’état des connaissances techniques du ou de la candidate à un instant T. (Instant où la personne peut avoir mal dormi, être stressée, ne pas savoir gérer un entretien, mais savoir quand même coder, etc.) Mais ces recruteurs et recruteuses existent bel et bien, sans quoi, il est probable que je sois encore en train de chercher un poste.

Cela fonctionne aussi quand le marché n’est pas bouché par des patrons qui refusent de comprendre comment marche le monde du travail et des reconvertis (newsflash : ces gens-là sont probablement les plus motivés, avec un savoir-être dans le monde du travail.)

Bref, encore une fois, c’est un avis qui n’est ni tranché, ni fait pour donner la moindre leçon, mais un retour d’expérience, puisque c’est bien cela qui m’a servi (en partie, il n’y a pas de ça) pour trouver mon merveilleux CDI.

Du coup, c’est quoi ta spécialité ?

Et bien, je dirais que ma spécialité reste la programmation informatique. Le code, si vous préférez. Oui, je deviens plus forte en front et en JavaScript, mais je tente de ne pas me limiter dans cette façon de me définir. Tout comme je n’aime pas préciser que je suis développeuse web, parce que ça sous-entend pour beaucoup de gens que je fabrique des sites web, or c’est quelque chose que je n’aime pas faire, et qui ne me correspond pas du tout et surtout, que je ne fais pas !

Mais pour en revenir au sujet de la spécialité, les side-projects sont aussi là pour ça. Testouiller des choses différentes. Mon dada à moi, par exemple, c’est d’essayer de faire des petits jeux vidéos. Alors, quand j’ai le temps et la motivation, je m’essaie à Unity 3D, avec du C#. Et puis parfois, d’autres choses me tentent : Flutter, Swift, Hugo, etc. Et c’est la force de nos métiers : de continuer à apprendre, à bidouiller. Et je ne doute pas qu’au fil des années, ça deviendra de plus en plus facile de se mettre à un nouveau langage, avec un paradigme légèrement différent.

Force à celles et ceux qui n’ont pas encore trouvé, et Tendresse & chocolat sur tout le monde.


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