Le syndrome de l’imposteur
Ah oui, il fallait bien en passer par là. Ce fameux syndrome de l’imposteur… Il est partout, il envahi nos fils Twitter et nos esprits. Mais avant de se lancer dans ce vaste sujet, si on commençait par le commencement ?
Qu’est-ce que c’est ?
Voyons voir les 2 définitions de sources que je considère comme plutôt fiables :
Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur, appelé aussi syndrome de l’autodidacte, phénomène de l’imposteur, expérience de l’imposture, expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Source : Wikipedia
Le syndrome de l’imposteur crée un malaise chez la personne concernée et peut provoquer des réactions disproportionnées. Par exemple, par peur d’être démasquées, les victimes se réfugient parfois dans un travail acharné. Elles veulent être parfaites, s’épuisent à la tâche (d’où un risque de burnout), ce qui renforce leur sentiment d’incompétence, vu les efforts qu’elles fournissent. Source : [Sciences Humaines] (https://www.scienceshumaines.com/d-ou-vient-le-syndrome-de-l-imposteur_fr_42716.html)
Ainsi, ce fameux syndrome est avant tout psychologique et n’épargne manifestement personne. Chez moi, cela se traduit par des ascenseurs émotionnels qui font qu’à un instant T j’ai l’impression d’enfin avancer dans ma compréhension du dev', et l’instant d’après, parce que je bute sur un problème qui me semble dérisoire, mineur, je me déteste d’être aussi nulle et une telle escroquerie. Les mots sont forts, mais réels.
Après plusieurs mois à cotoyer des dev' confirmés voire seniors, j’ai constaté deux choses :
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D’abord l’image qu’on a de soi est forcément dépréciée et bien pire que ce qu’on projette. J’ai été extrêmement surprise de constater que l’ensemble de mes collègues considéraient au bout de 2 mois avec eux que j’étais confirmée et non plus junior. (A vrai dire, au fond de moi, j’ai encore du mal à y croire, mais disons que je fais semblant d’y croire ^^)
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Ensuite, ce syndrome existera toujours, même après plusieurs années d’expérience. Il sera peut-être moins présent, les moments où on se sent nul seront peut-être plus espacés dans le temps, mais il sera toujours là. Autant se faire à l’idée dès maintenant.
Oui, mais, comment fait-on ?
Et bien… on vit avec ? A vrai dire, je pense qu’il n’existe pas de recette miracle sur le sujet. Ce syndrome est expérimenté plus ou moins par tout le monde, à certaines périodes de sa vie, surtout dans des périodes de transition. J’ai lu que cela pouvait aussi exister dans le couple : que l’image qu’on a de soi semble éloignée de l’image valorisée (et valorisante) que ton ou ta partenaire te renvoie. Et du coup, ça me pousse à penser à ma situation. Suis-je atteinte de ce syndrome dans mon couple ? La réponse est (très globalement) non ! Et là je touche peut-être un point crucial pour apprendre à dompter son syndrome de l’imposteur. D’abord, ça ne se fait pas tout seul ! Je pense que bien accompagnée (dans le cadre du travail, hein, je vais pas parler de vie de couple ^^'), une personne peut réussir à faire taire de plus en plus facilement et fréquemment ce mal. Ensuite, apprendre à faire semblant peu parfois aider à calmer le syndrome. Il ne s’agit pas d’inverser la situation et finir par se sentir meilleur qu’on n’est en réalité, mais juste de prendre pour soi ce que des gens extérieurs, témoins de votre travail, sans le remettre en cause. Ca aide et ça fait plaisir !
Si je me réfère à mon expérience professionnelle passée, j’étais monteuse vidéo et motion designer, et pire encore, tout ça, je l’ai appris en autodidacte, à une époque où les tutos sur YouTube et ailleurs n’étaient pas légion.
J’ai passé plusieurs années à lutter contre ce syndrome, d’autant plus que j’avais un patron qui ne m’accordait pas sa pleine confiance malgré le fait qu’il n’a jamais eu rien à redire sur mon travail, encore moins vis-à-vis des clients. Après plus de 10 ans, si je vois des gens qui font des motion design de qualité, je me disais encore que j’étais nulle comparée à eux. Et puis, d’avoir quitté ce boulot m’a aussi fait réalisé que je me reposais sur mes lauriers. Pas tant parce que je le souhaitais, mais parce qu’on ne m’offrait pas la possibilité d’évoluer. Il s’agissait d’aller vite, pour être payé plus vite. (pas moi, hein, le boss, bien sûr)…
Maintenant, je relativise. Ce que je faisais, je le faisais bien. J’étais contente de mon travail, les clients aussi, beaucoup m’ont remercié (bien plus que mon boss de l’époque), j’ai juste pas eu la possibilité d’aller plus loin dans mes compétences.
Peu importe maintenant, le dev' est là pour que je continue à apprendre et à évoluer!
En définitive…
Finalement, on finit par vivre avec ce syndrome. Je ne pense pas qu’on s’en débarasse totalement, mais disons que les moments où on se sent escroc finissent par s’espacer et devenir de moins en moins nombreux.
J’ai hâte d’arriver à cette période !